
Avant tout, n’oubliez pas que votre première année de retraite sera particulièrement lourde fiscalement puisque vous devrez payer les impôts correspondant à votre dernière année d’activité avec des revenus moins importants. Pensez donc à provisionner cette charge en mettant de côté une partie de vos salaires, et/ou, si vous en avez, de vos primes ou indemnités de passage à la retraite. En cas de difficultés, n’hésitez pas à demander à votre Direction départementale des finances publiques un étalement du paiement de votre impôt.
Concernant votre budget mensuel, à la retraite, il va rapidement être impacté par deux éléments :
- le montant de votre pension qui sera nécessairement moindre que votre niveau de revenus d’activité,
- les dates de versement de vos pensions qui ne vont pas nécessairement correspondre aux dates de versement habituelles de votre salaire.
Pour que l’incidence sur votre budget mensuel ne soit pas trop importante, voici quelques conseils.
• Revoyez vos dépenses de la vie courante. C’est le moment de passer en revue tous vos équipements pour faire le tri entre l’indispensable et le superflu ainsi que chaque poste de dépense pour voir où des économies sont possibles. Devez-vous conserver votre abonnement de transport en commun ? Avez-vous toujours besoin de deux voitures ? La femme de ménage est-elle toujours indispensable maintenant que vous avez plus de temps libre à passer à la maison ? Etc.
La retraite impose une certaine rigueur financière car vous serez plus disponible et, par conséquent, davantage susceptible de succomber aux tentations de la société de consommation. Il vous faudra savoir, sans vous priver, faire des choix judicieux.
• Réétudiez vos crédits en cours (si vous en avez). Dans un budget, les remboursements des différents crédits contractés (immobilier ou à la consommation) représentent souvent un poste important. N’hésitez pas à faire le point avec votre banquier pour voir de quelle façon vos différents prêts peuvent être regroupés, rééchelonnés, voire remboursés par anticipation. Compte tenu de la période, cela peut même vous permettre de faire baisser le taux moyen de vos prêts et ainsi de réaliser des économies.
• Revoyez vos contrats et demandez éventuellement une modification des dates de prélèvements. Votre forfait téléphone mobile, les caractéristiques de vos assurances auto, habitation, etc. sont-ils toujours adaptés à vos besoins de retraité ? Quelle que soit la réponse, vérifiez que les dates des différents prélèvements sur votre compte courant soient toujours cohérentes avec les dates de versements de vos retraites. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à demander le changement, ce service est souvent gratuit.
• Revoyez vos placements. Peut-être avez-vous, durant votre période d’activité, épargné en vue de bénéficier d’un complément de retraite… ou peut-être pas. Même dans ce cas, pas de panique ; il n’est jamais trop tard pour bien faire. En la matière, la première démarche consiste à s’interroger sur vos besoins financiers et sur vos objectifs patrimoniaux. Et, éventuellement, à faire le point avec votre conseiller.
Si vous voulez disposer d’une épargne disponible à tout moment, ouvrez auprès de votre banque un livret A (maximum 1 par personne). Les versements sont libres et le plafond a été porté à 22 950,00 € depuis le 01/01/2013. Le taux vous rapportera des intérêts exonérés de tout impôt et charges sociales.
Si votre capacité d’épargne le permet, votre banque pourra vous proposer en complément un LDD (livret développement durable) ou d’autres livrets.
Si vous avez besoin d’un complément de revenu, il existe de nombreuses solutions de placements (à base de PEL, de Sicav ou d’assurance-vie) vous permettant, tous les trimestres généralement, de profiter des intérêts accumulés par votre épargne. Si vous avez des capitaux disponibles, il peut aussi être financièrement (et fiscalement) opportun d’investir dans l’immobilier locatif ou dans des parts de SCPI de manière à bénéficier de revenus complémentaires.
Peut-être, avez-vous envie de profiter de votre temps libre pour« boursicoter » ? Attention, toutefois, à ne pas avoir besoin de vos capitaux « en bas de cycle ». Le plus prudent est ainsi de ne conserver investie en Bourse qu’une fraction de votre épargne, celle dont vous êtes certain de ne pas avoir besoin. Dans tous les cas, si ce n’est pas encore fait, ouvrez un PEA et pensez qu’il existe de nombreux clubs d’investissement pour apprendre et discuter avec d’autres passionnés. Et si vous n’avez pas l’âme d’un « trader », vous pouvez quand même profiter des attraits de la Bourse en achetant des parts de Sicav ou de Fonds Commun de Placements plus ou moins investis en actions. Toutes les banques proposent par ce biais de gérer pour votre compte votre épargne en adaptant leur politique d’investissement à votre profil : prudent, équilibré ou dynamique.
Enfin, un dernier conseil concernant votre banque : n’hésitez pas à exiger de votre banquier une meilleure information sur les avantages et inconvénients de chacun des produits proposés et un conseil véritablement personnalisé à votre situation de retraité. C’est le moins qu’il puisse faire en contrepartie de votre fidélité ! Et si vous n’êtes pas satisfait, quittez-le ! Le simple fait de changer d’agence, sans même changer de banque, peut largement améliorer le service dont vous bénéficiez.