
Les principaux postes de dépenses des jeunes retraités sont le tourisme, les services culturels et sportifs, l’alimentation, les équipements de loisirs et la presse-papeterie.
Ils sont, en effet, de gros consommateurs de voyages et de tourisme. Ils représentent 45 % du marché hôtelier, 45 % des nuits d’hôtel 3 ou 4 étoiles, 60 % des forfaits tout compris, etc.
Dans leurs budgets, une grande part est consacrée à la culture, aux sorties et spectacles en tout genre. 97 % lisent la presse, 42 % des livres. Ils sont également de gros consommateurs de télévision, ils passent en moyenne 4 heures 17 par jour devant le petit écran contre 3 heures 27 pour le reste de la population.
Ils sont attentifs à leur bien-être et donc à leur alimentation. Les ménages de seniors dépensent entre 25% et 50 % de plus que leurs cadets en alimentation et y consacrent 18 % de leur budget, particulièrement en produits non préparés et produits de qualité. Ils représentent 60 % des achats de légumes frais, plus de 55 % des achats de café soluble et viande fraiche, 53 % des eaux, etc.
Ils sont également friands de produits dits de bien-être et de cosmétique. Ils représentent 50 % du marché des produits de beauté, 40 % des crèmes pour les mains, 38 % des crèmes pour le visage, etc.
Avec la retraite et le départ des enfants, c’est la population qui déménage le plus et ils ont deux fois plus de résidences secondaires que les plus jeunes. Aussi, l’équipement de la maison (y compris en nouvelles technologies) et la décoration sont des postes importants de dépenses. 43 % ont une cuisine et une salle de bain équipées depuis moins de 2 ans, 48 % ont une machine expresso, etc.
Le secteur automobile doit également beaucoup aux seniors qui représentent environ 50 % des ventes dont plus de 75 % pour le haut de gamme et 70 % pour le camping-car.
Leurs petits-enfants modèlent leur consommation en termes de destinations touristiques, de véhicules (ils sont nombreux à être propriétaires de monospace) mais aussi d’équipement informatique.
Les jeunes retraités sont des consommateurs exigeants, attentifs et sélectifs mais aussi créatifs et pionniers. Ils prennent le temps de choisir et de peser les différents arguments. Ils sont particulièrement attentifs à la communication des marques et choisissent une marque pour laquelle l’entreprise engage sa responsabilité. Avant un achat important, ils vérifient pour se forger une opinion et consultent plusieurs sources (amis, brochures, catalogues, internet, etc.). Contrairement aux générations précédentes, ils n’hésitent pas à adopter de nouveaux produits pourvu que leur fonction soit réelle. Ils peuvent aussi se montrer créatifs et pionniers comme le démontre le succès de la Twingo. Conçue à la base pour des jeunes ménages citadins, ce sont les plus de 50 ans qui ont assuré son succès.
Pour des raisons culturelles liées à la valorisation de la jeunesse, les seniors ont été pendant longtemps une cible délaissée au profit des jeunes. C’est pourquoi, l’offre actuelle des entreprises n’est pas adaptée au marché des seniors. Ils sont nombreux, par exemple, à déclarer que la conception des produits TIC (Technologie de l’Information et de la Communication) ne leur convient pas, particulièrement en ce qui concerne la téléphonie. Ils ont des besoins particuliers en terme de clarté de l’information, de lisibilité, d’ergonomie, etc. qui pour le moment ne sont pas pris en compte. Pourtant, compte tenu de l’allongement de la durée de vie et de leur pouvoir d’achat qui correspond aujourd’hui à150 milliards d’euros et devrait augmenter de 15 % au cours des 15 prochaines années, les seniors sont en passe de devenir une cible commerciale privilégiée. Mais les « pros » du marketing ont encore du mal à les cibler car les modes de vie et les habitudes de consommation diffèrent selon la catégorie de seniors concernée (50-65 ans, 65-80 ans, plus de 80 ans, actif, retraité, seul ou en couple, avec ou sans enfants à charge, etc.) et car, plus que toutes les autres catégories de populations, ils refusent d’exprimer leur besoins. Il est donc nécessaire de les suivre au quotidien pour comprendre leurs pratiques mais il est désormais clair, qu’à l’avenir, il faudra penser l’offre comme devant s’adapter aux exigences de la génération des baby boomers. En effet, les valeurs (liberté, individualisme), les attitudes (exigences vis à vis des fabricants, appétit consommatoire) ou les comportements (usage croissant des technologies de l’information) font que la génération des papys boomers sera très différente des générations plus âgées.
Selon le CREDOC, les secteurs à fort potentiel de développement sont ceux du logement, des loisirs, de l’équipement des foyers et de l’habillement.