
Le terme de « projet de vie » peut sembler surprenant ou inattendu mais c’est pourtant bien de cela dont il s’agit. Si l’on considère que nous disposons d’environ 10 heures de temps libre par jour par rapport à notre période d’activité, que notre mission éducative est terminée maintenant que les enfants sont partis, que nous sommes financièrement à l’abri du besoin grâce au versement de notre retraite, que nous sommes en bonne santé physique et intellectuelle et qu’il nous reste environ 20 belles années devant nous avant d’entrer dans le grand âge, alors la nécessité de faire de cette « nouvelle vie » une période constructive et pleine de sens paraît évidente.
Comment construire son projet de vie ?
Encore une fois, il n’y a pas de solution miracle et la réponse sera différente selon les individus. Toutefois, voici, parmi d'autres, quelques pistes de réflexion.
Nous pouvons considérer que cette nouvelle phase de la vie sera divisée en 4 grands domaines :
- le domaine personnel. Il est important de s’accorder du temps pour soi, pour s’occuper de soi et d’avoir des activités personnelles n’incluant ni le conjoint ni la famille ;
- le domaine du couple devient le principal lieu d’échange ;
- le domaine de la famille, le retraité étant le « pivot » des générations ;
- le domaine social car il est impératif de continuer à se sentir utile et valorisé.
- Il est également nécessaire pour avoir une bonne qualité de vie de répondre à certains besoins essentiels. Nous pouvons considérer qu’il y a 7 catégories de besoins autres que physiologiques, à savoir :
- transmettre,
- être utile,
- créer,
- apprendre,
- rencontrer,
- entretenir sa forme physique et psychologique,
- se faire plaisir.
Cette liste n’est pas exhaustive, libre à vous d’y ajouter vos besoins personnels.
Petit mode d’emploi :
Commencez par répertorier vos valeurs c’est-à-dire ce qui vous motive, ce qui vous anime, ce qui donne un sens à votre vie, ce qui vous tient à cœur, ce que vous aimeriez réaliser, quelle personne vous souhaiteriez être, etc.
Notez ensuite sur une feuille toutes les activités que vous envisagez pour votre retraite. Inscrivez tout ce qui vous passe par la tête, vous ferez le tri plus tard.
Pour chacune de ces activités, assurez-vous qu’elles aillent bien dans le sens de ce que nous avons appelé vos valeurs et regardez à quel(s) domaine(s) elles correspondent et à quel(s) besoin(s) elles répondent.
Essayez ensuite d’estimer la faisabilité de ces activités en notant les moyens mis à votre disposition pour les pratiquer : le temps nécessaire, l’organisation qu’elles demandent, l’état de santé, le matériel, le coût, l’échéance souhaitée, la compatibilité avec votre entourage (inutile d’envisager un voyage autour du monde si vous avez un parent à charge), etc.
Nous espérons que ce petit exercice vous permettra de faire des choix parmi toutes les possibilités qui s’offrent à vous mais aussi de voir s’il y a des déséquilibres dans votre projet, des domaines ou des besoins que vous avez négligés et si c’est le cas d’y remédier en ajoutant de nouvelles activités et / ou en en supprimant certaines.
Pour une grande majorité de personnes retraite rime avec liberté. Or, liberté ne veut pas dire absence de contrainte. Bien sûr, vous n’aurez plus les contraintes liées au travail, celles qui aujourd’hui vous paraissent les plus importantes comme les horaires, les transports, la hiérarchie, etc. mais vous en aurez d’autres comme par exemple un conjoint malade, un parent à charge, un enfant momentanément dans le besoin etc. et votre projet de vie devra sans cesse être réajusté en fonction de ces contraintes, qu’elles soient temporaires ou définitives.
Enfin un petit mot sur le bénévolat qui est souvent associé à une retraite active. Contrairement aux idées reçues, les retraités ne sont pas plus bénévoles que les salariés mais ils y investissent plus de temps. Ce n’est pas la retraite qui mène au bénévolat mais des schémas familiaux, des valeurs ou des expériences et bien souvent on commence jeune. Comme le note le sociologue Dominique Thiérry, le bénévolat est en profonde transformation. On passe d’un bénévolat militant où l’on s’investit dans un projet à un bénévolat d’action où il importe de s’investir dans une relation d’échange. Souvent les retraités ont peur de se faire « dévorer » par ce genre de fonction.
Pourtant, avoir des activités bénévoles antérieures à la cessation d’activité est un élément d’ancrage et de ressource facilitant la continuité d’une vie sociale et d’un équilibre personnel. Une fois à la retraite c’est une source de valorisation sociale puisque c’est l’occasion d’acquérir des compétences, des savoirs, d’accroitre son réseau de relations, de transmettre des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être et de se sentir utile en aidant les autres.
Si le bénévolat vous intéresse, nous vous conseillons de vous adresser à votre mairie ou votre Centre communal d’action sociale (CCAS), à la maison des associations, à la maison de quartier, à votre point info-famille ou alors de consulter le site www.francebenevolat.org qui répertorie toutes les offres sur le territoire français.