
Continuité...
La théorie de la continuité, élaborée par Atchley(2), pose comme postulat que les personnes adultes, et dans le cas qui nous concerne les personnes nouvellement retraitées, préfèrent entretenir une certaine continuité dans la réalisation de leurs objectifs, c’est à dire maintenir leurs structures internes (idées, émotions, expériences vécues, etc.) et externes (environnement social et physique) par l’utilisation de stratégies familières dans des secteurs familiers. Il s'agit de percevoir la retraite comme un moment cohérent de la vie, un « passage » obligé, ce qui implique d’après Aguerre et Bouffard(3), une structure de base qui persiste au cours de la vie. Selon cette théorie, les jeunes retraités se servent de leurs expériences passées et de leurs rôles sociaux assumés pour s’adapter et vivre le mieux possible le passage à la retraite et, d’une façon plus générale, l’avancée en âge. Ainsi, la retraite ne met pas en danger leur santé physique ou mentale.
...ou rupture ?
La théorie de la rupture consiste à considérer le départ à la retraite comme un changement radical sur tous les plans. Cette rupture (avec l’activité professionnelle, avec le mode de vie, avec le rôle et le statut social, avec le sentiment d’utilité ou de créativité, avec le groupe social, avec le temps qui était jusque-là structuré par le travail, et dans certains cas, avec l’équilibre du couple, etc.) est susceptible de déclencher des réactions pathologiques telles que dépressions, mélancolie, plaintes hypocondriaques, etc. Toutefois, comme le précise la sociologue M.N. Beauchesne, « le choc de la rupture avec le travail » est vécu différemment par chacun. Certains ressentent une libération, d’autres opèrent un remaniement salutaire tandis que quelques-uns nourrissent un sentiment de rupture passager et d’autres encore connaissent une longue période de dépression.